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Recherche_2014-03-19

Mardi, 18 mars 2014
Des jeunes apparemment en bonne santé auraient des problèmes cardiovasculaires latents

Dr Éric Larose est chercheur au Centre de recherche de l'IUCPQ. 

Votre alimentation et vos habitudes de vie laissent à désirer, mais parce que vous êtes jeune et que vous n'avez pas d'embonpoint, vous vous croyez immunisé contre les maladies qui frappent les quadragénaires rondouillards? Une étude publiée dans la revue Atherosclerosis par des chercheurs de la Faculté de médecine pourrait troubler votre belle insouciance.

L'équipe dirigée par le chercheur Éric Larose a scruté 425 personnes de 18 à 35 ans, non obèses et apparemment en bonne santé, sous différentes coutures : mesures anthropométriques, pression artérielle, profil lipidique et taux de glucose. Ces indicateurs, couramment utilisés par les médecins pour établir le risque de diabète ou de maladie cardiovasculaire d'un patient, étaient en deçà des limites normales pour tous les participants. «Selon ces paramètres, nos sujets présentaient un risque cardiométabolique faible», souligne le professeur Larose.

Les chercheurs ont creusé l'affaire un peu plus loin en quantifiant l'abondance de tissus adipeux dans différentes parties du corps des participants grâce à un appareil d'imagerie par résonance magnétique. Le portrait qui en est ressorti laisse entrevoir des lendemains qui déchantent pour certains. Les données montrent que l'abondance de tissu adipeux viscéral est en lien direct avec les marqueurs de risque cardiométabolique, même chez les jeunes sans surplus de poids.

Les graisses viscérales sont le fruit de mauvaises habitudes alimentaires et de sédentarité. Cette adiposité viscérale «cachée» ne se manifeste pas nécessairement sur le pèse-personne, mais elle provoque une élévation «subclinique» des marqueurs de risque. «Comme médecin, on voit ces jeunes et on ne détecte rien. De leur côté, ils ont l'impression que tout va bien, même s'ils n'ont pas une saine alimentation et qu'ils ne font pas les 150 minutes d'activité physique prescrites par semaine. Notre étude montre qu'ils accumulent de l'adiposité viscérale et que le risque qui pèse sur eux augmente.»

L'étude a été menée par Elianne De Larochellière, Julie Côté, Karine Bibeau, Marie-Kristelle Ross, Véronique Dion-Roy, Philippe Pibarot, Jean-Pierre Després et Éric Larose, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, et par Guillaume Gilbert, de Philips Healthcare Canada.

Source : Université Laval, Le fil, édition du 13 mars 2014